Ether Energy entre dans le portefeuille du fonds d’impact français Andera. Le but: installer 1 GW de panneaux en France, au Luxembourg et en Belgique d’ici à 2030.
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Cousin méconnu du photovoltaïque sur toit, l’agrivoltaïque est appelé à prendre son envol. En Belgique, ces parcs de production d’électricité verte, qui élisent domicile dans les pâtures et qui visent à valoriser les terres tout en tenant compte des habitudes des ruminants qui les occupent, n’existent d’ailleurs, pour ainsi dire, pas encore.
Face à l’opportunité, trois spécialistes du secteur des énergies renouvelables se sont réunis et ont créé, en 2020, la société Ether Energy. Aujourd’hui prête à délivrer, la petite structure, qui développe des champs photovoltaïques sur terres agricoles, annonce la signature d’une coentreprise (joint-venture) avec la société d’investissement française Andera. Et les ambitions sont au rendez-vous.
Fonds et développement
Concrètement, la joint-venture lie la startup belge à la plateforme d’investissement Terr.A, excroissance d’Andera et de son fonds dédié à la transition écologique. Ici, notons qu’Andera est une actrice de poids dans la finance à impact tricolore, puisqu’elle totalise aujourd’hui près de 3,6 milliards de fonds propres sous gestion.
750 millions EUROS – Selon Ether Energy, le développement d’1 GW de photovoltaïque nécessitera un investissement de 750 millions d’euros.
Ensemble, le développeur et la financière espèrent devenir suffisamment complémentaires pour pouvoir développer jusqu’à 1 GW de centrales photovoltaïques au sol (et principalement agrivoltaïques) d’ici à 2030. « Plus de 250 ha ont déjà été identifiés auprès de différents propriétaires », précise ici Pierre de Liedekerke, le CEO et cofondateur d’Ether Energy.
Selon lui, développer 1 GW à travers la France, le Luxembourg et la Belgique nécessitera l’occupation d’une surface d’environ 1.000 hectares pour un investissement total estimé à 750 millions d’euros.Ici, le modèle de la joint-venture prévoit que le financement en equity, typiquement 20% d’un projet, sera apporté par Andera, tandis que les 80% restants seront complétés par des prêts. « Andera est plus qu’une grande sœur financière pour nous. Elle compte aussi une équipe très expérimentée dans le développement de projets renouvelable dans ses rangs. C’est cela qui nous a séduits », souligne Pierre de Liedekerke.
Sempiternels permis
Pour Alex Houtart, José Luis Aguirre et Pierre de Liedekerke, les trois cofondateurs d’Ether Energy, l’agrivoltaïque constitue l’un des piliers de la transition énergétique. Et grâce à Andera, les trois hommes peuvent se donner les moyens de leurs ambitions. Cependant, pour que la filière sorte réellement de terre, l’Administration doit suivre. Et vite.
« Il est clair que trouver des terrains est un défi, mais c’est notre spécialité. Le plus compliqué pour des projets de ce type est d’obtenir des permis dans des délais acceptables. Cela prend, pour l’instant, environ 1 an et demi de voir un projet approuvé », explique Alex Houtart.
Le problème Nimby, toujours lui, plombe le développement de projets, et le processus administratif (wallon) peine à s’adapter à ce nouveau type de centrales. « Il est beaucoup plus facile d’obtenir des permis en France et au Luxembourg. Nous espérons pouvoir collaborer avec les ministres Borsus, Henry et Tellier pour pouvoir définir de bonnes pratiques et rattraper le niveau de développement des autres pays« , ajoute le cofondateur.
D’ailleurs, si l’on en croit l’entreprise, les agriculteurs et propriétaires terriens répondent favorablement au modèle proposé. « Nos centrales sont entièrement amovibles, recyclables et sans béton. Nous avons une liste d’agriculteurs prêts à accueillir nos projets », assure Pierre de Liedekerke. Ici, notons que les intéressés touchent un loyer en échange de l’accueil des centrales photovoltaïques, lesquelles injectent ensuite l’électricité produite au réseau.
« Si les procédures d’obtention de permis s’alignaient sur celles des pays voisins, nous pourrions rattraper le retard de la Wallonie dans le développement du renouvelable en trois ans. » ALEX HOUTART – ASSOCIÉ ET COFONDATEUR DE ETHER ENERGY
Active depuis 2020, la jeune pousse affiche déjà 300 MW de projets dans les tuyaux (hors joint-venture) mais seul un projet de 10 MW sur 14 hectares à Wierde (Namur) a pour l’instant été approuvé. « Si les procédures d’obtention de permis s’alignaient sur celles des pays voisins, nous pourrions rattraper le retard de la Wallonie dans le développement du renouvelable en trois ans », assène encore Alex Houtart.